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Blog La création d'entreprise Consultant indépendant : comment se verser un revenu optimal

Consultant indépendant : comment se verser un revenu optimal

Auteur

Article mis à jour le 06/11/2025

Par Grégoire Charroyer

Grégoire Charroyer

Grégoire, avec une décennie d'expertise dans la création de société, il est incollable sur les sujets entrepreneuriaux. Son objectif ? Démystifier la création d'entreprise. Hors du travail, il se passionne pour le tennis, la course à pied et se plonge dans des romans policiers. Sa réalisation la plus folle ? Un service de Dog Sitting couplé à un traiteur à domicile pour chiens, alliant affaires et fantaisie.

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Sommaire

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Résumé de l'article

  • Deux options principales : se verser un salaire régulier ou des dividendes, selon sa situation et son statut juridique.
  • Le salaire apporte sécurité et protection sociale, mais entraîne des charges plus élevées.
  • Les dividendes offrent une fiscalité plus légère, mais aucune couverture sociale et nécessitent des bénéfices.
  • Le statut juridique influence le choix : en SASU, les dividendes sont souvent plus intéressants ; en EURL, le salaire est plus souple et mieux adapté.
  • Combiner salaire et dividendes permet souvent d’obtenir un équilibre entre sécurité et optimisation fiscale.
  • Une bonne gestion de la trésorerie et la connaissance des aides disponibles (ACRE, ARCE, ARE) sont essentielles pour maximiser le revenu net.

En tant que consultant indépendant, la réussite financière ne se mesure pas uniquement au volume d'activité, mais également à la stratégie de rémunération adoptée. Salaire régulier ? Dividendes en fin d’année ? Ou un savant mélange des deux ? Ce choix n’est pas anodin : il impacte directement votre revenu net, votre couverture sociale, votre fiscalité et également votre capacité à faire fructifier votre activité. Selon que vous soyez en EURL ou en SASU, les leviers ne sont pas les mêmes. Ce guide vous aide à y voir clair, à comprendre les mécanismes en jeu et à choisir la stratégie la plus adaptée à vos objectifs, qu’ils soient patrimoniaux, fiscaux ou simplement pratiques.

Comment me rémunérer en tant que consultant ?

Un consultant indépendant peut se payer de deux manières : un salaire ou des dividendes. Chaque solution présente des avantages et des inconvénients, souvent liés aux statuts juridiques de l'entreprise. Avant de faire un choix, il est important de bien saisir les différences entre ces deux options.

Salaire ou dividendes : Comment choisir ?

Le choix entre salaire et dividendes repose sur les besoins personnels : privilégier la sécurité d'un revenu et une bonne protection sociale ou une fiscalité allégée ? Le salaire assure une rentrée d'argent stable et une couverture sociale complète. Les dividendes, eux, proposent une fiscalité plus légère mais dépendent des résultats liés à l’activité et n'offrent pas les mêmes garanties sociales.

Critère

Salaire

Dividendes

Régularité

Revenu fixe, versé chaque mois.

Revenu variable, qui dépend des bénéfices réalisés. Il faut attendre à minima la première clôture comptable pour s’en verser.

Protection Sociale

Très complète : ouvre des droits à la retraite, assurance maladie, chômage (selon statut).

Ne génère pas de nouvelles cotisations sociales, donc pas de protection sociale.

Fiscalité / Charges sociales

Imposé au barème progressif de l'impôt sur le revenu

Soumise à cotisations sociales (en fonction du statut)

Imposés par défaut au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %.

Modalités

Demande un paiement mensuel ou régulier et le paiement de cotisations sociales.

Peuvent être versés une fois par an, après validation des comptes.

Bon à savoir : Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % sur les dividendes est aussi connu sous le nom de "flat tax". Il inclut 12,8 % d'impôt sur le revenu (IR) et 17,2 % de prélèvements sociaux.

Checklist salaire consultant

Zoom sur le salaire : stabilité et protection sociale

Le salaire est une solution de rémunération privilégiée par les consultants qui souhaitent sécuriser leurs revenus et bénéficier d’une protection sociale complète. La protection sociale assimilée à la structure dépend de sa forme juridique et entraîne des charges sociales plus ou moins importantes.

Le versement de salaire peut être mensuel ou plus régulier et peut faciliter certaines démarches comme la location ou l’obtention d’un prêt.

Cependant, cette solution implique des cotisations sociales parfois élevées, pouvant dépasser 70 % du salaire net sous certains statuts. Le salaire est donc idéal pour les consultants qui n’ont aucun revenu en parallèle de cette activité afin de leur assurer un revenu mensuel leur permettant de subvenir à leurs besoins et leur assurer une protection sociale et la validation de leurs trimestres de retraite.

Zoom sur les dividendes : un levier fiscal intéressant mais à manier avec prudence

Le versement de dividendes consatitue une option souvent évoquée pour optimiser la fiscalité d’un consultant, notamment lorsqu’il exerce en SASU. Les dividendes bénéficient d’un régime fiscal simplifié et avantageux : la flat tax de 30 %, qui comprend 12,8 % d’impôt sur le revenu (IR) et 17,2 % de prélèvements sociaux.

Cependant, cette solution n’est pas sans contraintes. Avant de pouvoir distribuer des dividendes, plusieurs conditions doivent être réunies :

  • La société doit avoir réalisé des bénéfices.
  • Elle doit s’acquitter de l’impôt sur les sociétés (IS), calculé selon un barème progressif : 15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfices, puis 25 % au-delà.
  • Ce n’est qu’après le paiement de cet impôt et l’approbation des comptes en assemblée générale que les dividendes peuvent être versés, généralement une fois par an.

Les dividendes ne donnent droit à aucune protection sociale. Ils ne génèrent ni droits à la retraite ni couverture maladie. Pour cette raison, ils ne constituent pas une solution adaptée aux consultants dont l’activité représente la seule source de revenus ou de protection sociale.

En revanche, lorsqu’ils sont utilisés dans un cadre approprié, les dividendes peuvent devenir un véritable levier d’optimisation fiscale. Ils conviennent particulièrement :

  • Aux consultants dont l’activité est rentable et la trésorerie solide,
  • À ceux disposant déjà d’un revenu complémentaire (salaire ou autre activité)
  • Ou à ceux qui recherchent un moyen de réduire leurs charges sociales tout en maintenant la rentabilité de leur société.

Pour un consultant en phase de lancement, il reste préférable d’opter pour une rémunération régulière, plus sécurisante. À l’inverse, un dirigeant dont la situation financière est stable pourra recourir aux dividendes pour alléger sa fiscalité et affiner la gestion de ses revenus.

Associer salaire, dividendes et trésorerie : une stratégie équilibrée

Chez les consultants exerçant en société (SASU ou EURL), la combinaison entre salaire, dividendes et gestion de la trésorerie constitue une stratégie couramment adoptée pour optimiser à la fois leur rémunération, leur fiscalité et le développement de leur activité.

En SASU, il est fréquent de se verser un salaire raisonnable afin de bénéficier d’une protection sociale complète (retraite, maladie, etc.) tout en complétant ses revenus par des dividendes. Ces derniers, distribués après l’approbation des comptes et le paiement de l’IS sont soumis à la flat tax de 30 %, ce qui en fait une source de revenu complémentaire intéressante sur le plan fiscal. Cette approche offre un bon équilibre entre sécurité sociale et optimisation des revenus.

Dans le cadre d’une EURL, les consultants adoptent souvent une stratégie légèrement différente. Il est courant de se verser une rémunération plus élevée afin de répondre pleinement à leurs besoins personnels tout en utilisant la trésorerie restante à des fins d’investissement. Ce choix permet non seulement de sécuriser sa situation financière, mais aussi de faire fructifier les excédents de trésorerie via des placements, des acquisitions stratégiques ou des réinvestissements directement via la société. La rémunération, en tant que charge déductible, permet également de réduire le bénéfice imposable et donc l’IS. Par ailleurs, contrairement aux dividendes, la rémunération est versée librement sans condition d’approbation des comptes, offrant une plus grande souplesse dans la gestion financière.

Cette gestion intelligente et proactive de la trésorerie entre revenus personnels et investissements constitue ainsi un levier puissant pour assurer à la fois stabilité financière et croissance sur le long terme.

Quelle est l'influence du statut juridique sur le type de revenu ?

Le statut juridique aura un impact important sur les options de rémunération. La forme juridique détermine différentes approches envisageables pour se payer.

Statut

Mode de rémunération

Protection sociale

Dividendes

Points forts

Points faibles

Micro-entreprise

Chiffre d’affaires après abattement forfaitaire de 34 %

Régime micro-social simplifié (couverture limitée) : dépend du domaine d’activité ; 24.8 % pour la prestation de service

Non

Gestion simple, charges sociales calculées sur le CA encaissé

Pas de déduction de charges, pas de dividendes, plafonds de CA

SASU

Salaire (assimilé-salarié) + dividendes

Régime général (bonne couverture maladie, maternité, retraite) : 75 % de charges sociales sur la rémunération

Oui (PFU 30 %, après IS et validation des comptes)

Bonne protection sociale, souplesse dans la rémunération

Cotisations sociales élevées sur salaire, dividendes sans droits sociaux

EURL

Rémunération du gérant (TNS) + dividendes

Régime des indépendants (cotisations plus basses, retraite plus faible) : 45 % de charges sociales sur la rémunération

Oui (mais fiscalement peu intéressant) : 47,8 % de charges sur les dividendes

Cotisations réduites, possibilité de réinvestir les bénéfices

Protection sociale moins avantageuse, dividendes peu attractifs fiscalement

 

Bon à savoir : Le statut de la micro-entreprise est fréquemment utilisé pour commencer une activité de conseil grâce à sa grande simplicité de gestion car il permet notamment de tester une activité sans prendre trop de risques. Cependant, dans de nombreux cas ce n’est pas le statut le plus optimal. Il est donc fortement recommandé de faire le point avec un expert pour s’assurer que le statut sélectionné sera le plus avantageux pour vous.

Vous pouvez consulter nos articles dédiés : 

Pour vous aider à choisir le statut le plus adapté, nous mettons à votre disposition un simulateur. Et si vous souhaitez valider votre choix ou être accompagné, vous pouvez également prendre rendez-vous gratuitement avec l’un de nos conseillers.

👉 Prenez rendez-vous ici : https://calendly.com/swapn-crea

Comment améliorer sa rémunération de consultant ?

Après avoir choisi le meilleur mode de rémunération, l'étape suivante consiste à l’optimiser. L’objectif est d'augmenter le montant net perçu après le paiement des taxes et impôts. Pour y parvenir, une connaissance précise de la fiscalité et une méthode de calcul fiable sont nécessaires d’où l’intérêt d’être bien accompagné pour y parvenir.

Comprendre la fiscalité du consultant indépendant

Pour améliorer votre revenu, il faut connaître la fiscalité qui s'applique à l’activité de consultant. Le salaire est imposé selon le barème progressif de l’IR : plus vos revenus sont hauts, plus le taux d'imposition est élevé. Les dividendes pris en SASU sont soumis au PFU, un taux fixe de 30 %.

Bon à savoir : Il est possible d’opter pour l'imposition des dividendes au barème progressif si cette solution est plus intéressante pour votre situation, par exemple si vous êtes dans une tranche d'imposition basse.

Du chiffre d'affaires au net disponible, quelles étapes ?

Pour évaluer le revenu net, il faut retirer du chiffre d'affaires l'ensemble des charges, cotisations et impôts. Connaître ce montant final est nécessaire pour fixer le Taux Journalier Moyen (TJM) et gérer l’activité.

  1. Évaluez le chiffre d'affaires annuel : Multipliez le Taux Journalier Moyen (TJM) par le nombre de jours travaillés annuellement.
  2. Retirez les frais de fonctionnement : Dressez la liste de toutes les dépenses professionnelles (logiciels, loyer, matériel, assurances...).
  3. Déterminez la rémunération et les cotisations sociales : Appliquez le taux de cotisations de votre statut (assimilé salarié ou TNS) sur la rémunération souhaitée.
  4. Appliquez l'imposition : Une fois le bénéfice ou le salaire net connu, appliquez l'impôt adéquat (barème progressif ou PFU) pour obtenir votre revenu net final.
Bon à savoir : Il est important de conserver tous les justificatifs des dépenses professionnelles. Ils permettent de réduire la base imposable et par conséquent, les impôts.

Pensez aux aides pour optimiser la première année

Certaines aides peuvent accompagner le dirigeant sur sa stratégie de rémunération. Par exemple, l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise) permet de réduire considérablement les cotisations sociales pendant la première année, ce qui augmente donc le revenu net disponible. Cette réduction peut rendre le versement d’un salaire plus attractif au démarrage.

D’autres dispositifs, comme l’ARCE ou le maintien de l’ARE pour les créateurs d’entreprise, peuvent aussi influer sur la manière de se rémunérer au lancement. L’ARCE est un versement en capital d’une partie des droits au chômage (60 %) en deux fois, idéal pour financer un investissement initial ou renforcer la trésorerie. Le maintien de l’ARE quant à lui, correspond à la possibilité de continuer à percevoir ses allocations chômage tout en développant son activité à la condition de ne pas se verser de rémunération mensuelle.

Il est donc important d’intégrer ces paramètres dans votre plan de trésorerie pour optimiser à la fois le montant perçu et la protection sociale.

Les questions à se poser sur le revenu du consultant

La gestion financière amène souvent plusieurs interrogations, surtout au début de l'activité. Anticiper ces aspects aide à construire des fondations solides et à contourner les pièges fréquents.

Quand se verser son premier revenu ?

Il est préférable d'attendre que la trésorerie de l’entreprise soit solide et puisse couvrir plusieurs mois de frais avant de se verser un premier revenu. Agir trop vite peut fragiliser l’activité. Il est donc important de bien séparer compte professionnel et personnel et de se bâtir une réserve de sécurité avant de se rémunérer.

Bon à savoir : Pour une société (SASU, EURL), l'ouverture d'un compte bancaire professionnel séparé est obligatoire dès sa création.

Est-il possible de combiner salaire et dividendes ?

Oui, l'association du salaire et des dividendes est une méthode d'amélioration de revenus performante, surtout en SASU. Cette approche réunit les points forts des deux systèmes : percevoir un salaire qui valide les trimestres de retraite et donne accès à une bonne couverture sociale tout en ajoutant des dividendes à la fiscalité avantageuse.

Bon à savoir : Pour valider 4 trimestres de retraite en 2025, le salaire brut annuel à se verser est au minimum de 1782 € soit 594 € brut par mois.