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Podcast sur les différents statuts juridiques
Lancer son activité sous le régime de la micro‑entreprise favorise une flexibilité sans pareille : formalités réduites, comptabilité allégée et franchise de TVA pour tester rapidement un concept À l’inverse, l’EURL, véritable personne morale unipersonnelle, protège votre patrimoine personnel et vous permet de déduire l’ensemble de vos frais professionnels tout en pilotant finement la rémunération du gérant. Selon votre ambition, chiffre d’affaires projeté, besoin d’investissement ou appétence pour la simplicité de gestion, ce comparatif EURL vs auto‑entrepreneur vous guidera vers le statut le mieux adapté à votre croissance et à votre appétence pour la responsabilité limitée.
EURL ou auto-entrepreneur : quelle est la différence entre les deux statuts et lequel choisir ?
Les deux options permettent de démarrer seul une activité, mais :
- En auto‑entreprise, vous exercez en nom propre : l’auto‑entrepreneur bénéficie de formalités ultra‑légères, d’une comptabilité simplifiée et d’un régime fiscal avantageux (prélèvement libératoire, franchise de TVA).
- En EURL, la société (personne morale) est distincte de l’associé unique, qui peut choisir l’option IR ou l’option IS : cela ouvre droit à la déduction des frais réels, à un pilotage fin de la rémunération du gérant et à la protection du patrimoine personnel.
Le choix dépend essentiellement du chiffre d’affaires visé, de la volonté d’embaucher et de déduire vos charges sociales, et de votre besoin de séparer votre bénéfice personnel des actifs de l’entreprise.
Bon à savoir :En 2023, 1,38 million d'auto‑entrepreneurs exerçaient en France, dont près de 35 % ont dépassé le seuil de 77 700 € de chiffre d’affaires pour les prestations de services, contraignant certains à sortir du régime ultra‑simplifié , détail et conseils pratiques dans notre article “ Quelles sont les charges en micro‑entreprise ? ”
Quels sont les avantages et inconvénients du statut auto-entrepreneur ?
Découvrez en détail ce que gagne et perd l’entrepreneur en choisissant le statut d’auto‑entrepreneur. Ces atouts et contraintes déterminent si cette formule ultra‑légère convient à votre projet ou s’il faut viser un régime plus structuré.
Avantages de l’auto‑entreprise
Avant tout, le statut d’auto‑entrepreneur séduit par sa rapidité de mise en place et sa simplicité de gestion :
- Création d’une auto‑entreprise gratuite et en quelques clics, sans frais de greffe ni frais d’annonce légale.
- Comptabilité ultra simplifiée : livre des recettes suffisant, pas de bilan ni de compte de résultat.
- Franchise en base de TVA jusqu’à 77 700 € (prestations de services) ou 188 700 € (ventes) de chiffre d’affaires, avec possibilité de régime de prélèvement libératoire.
- Idéal pour tester un projet ou exercer une mission ponctuelle sans engager de frais fixes élevés.
Ces avantages rendent le statut particulièrement adapté aux phases de démarrage et aux activités de faible volume.
Inconvénients de l’auto‑entrepreneur
Pour autant, cette simplicité a un coût :
- Limite de CA stricte : dépassement et obligation de basculer en entreprise individuelle au réel, attention donc aux plafonds à ne pas dépasser.
- Responsabilité personnelle : pas de séparation du patrimoine ; vos créanciers peuvent saisir vos biens privés.
- Impossible d' imputer les frais réels du chiffre d’affaires ou d’amortir un fonds de commerce.
Ces limites peuvent rapidement peser si votre activité génère des dépenses importantes ou si vous souhaitez sécuriser votre patrimoine personnel.
Bon à savoir : Pour aller plus loin découvrez également cet article : Création d'une entreprise en ligne | Création à 0€ | Tuto
Quels sont les avantages et inconvénients de l'EURL ?
Tournons‑nous vers l’EURL pour évaluer ses forces et ses faiblesses. Ce régime, plus structuré et protecteur, convient aux projets ambitieux qui nécessitent une déduction fine des charges et la sécurisation du patrimoine.
Avantages de l’EURL
L’EURL combine les points forts d’une société avec la souplesse d’une gestion unipersonnelle. Voici ses principaux atouts :
- Création d’une EURL possible en ligne, avec capital libre (dès 1 €) et statuts personnalisables.
- Personne morale distinIntéressonscte de l’associé unique, offrant une responsabilité limitée aux apports.
- Déduction des frais professionnels : frais d’annonce légale, frais bancaires, achat de stock, loyer du lieu, etc.
- Pilotage de la rémunération du gérant : l’EURL sous le régime IR ou IS permet d’optimiser entre salaire et dividendes pour gérer les cotisations sociales.
- Possibilité d’accéder au régime micro‑entreprise si CA restreint, puis évoluer dès que le chiffre d’affaires dépasse les plafonds.
En somme, l’EURL s’adresse aux entrepreneurs qui cherchent à allier protection juridique et flexibilité fiscale, tout en restant autonomes dans la gestion de leur société.
Inconvénients de l’EURLIntéressons
Cependant, ce statut impose également des contraintes qu’il convient de connaître :
- Formalités de création : rédaction de statuts, publication d’une annonce légale et frais de greffe.
- Obligations comptables : bilan, compte de résultat, déclaration de résultats obligatoires.
- Gestion plus Intéressonscomplexe et coûts de tenue comptable supérieurs à l’auto‑entreprise.
Ces inconvénients peuvent être contrebalancés par les économies d’impôt et la protection du patrimoine, à condition d’anticiper les coûts et la charge administrative.
Quelle fiscalité pour l’EURL ou l’auto‑entreprise ?
intéressons-nous désormais à leurs régimes fiscaux respectifs : comprendre comment l’impôt s’applique à votre chiffre d’affaires et à vos bénéfices vous aidera à affiner votre choix entre EURL et auto‑entreprise.
Fiscalité de l’auto‑entreprise
Le régime micro‑fiscal de l’auto‑entrepreneur se caractérise par :
- Imposition directe sur le chiffre d’affaires au barème progressif de l’impôt sur le revenu, après un abattement forfaitaire (71 % pour la vente, 50 % pour les prestations BIC, 34 % pour les BNC).
- Option pour le prélèvement libératoire : vous réglez votre impôt calculé en pourcentage de votre CA (1 % à 2,2 % selon l’activité) en même temps que vos cotisations sociales, simplifiant votre trésorerie.
- Franchise en base de TVA si vous restez sous les seuils de 77 700 € ou 188 700 €, évitant la facturation et la déclaration de TVA.
Cette fiscalité allégée convient particulièrement aux activités à faibles marges et qui génèrent peu de frais, là où l’impôt est calculé directement sur chaque euro encaissé.
Fiscalité de l’EURL
Pour ce statut juridique, deux régimes fiscaux s’offrent à vous :
1. EURL à l’IR
Le bénéfice net imposable (chiffre d’affaires moins frais réels et abattements éventuels) est intégré à votre revenu personnel et taxé au barème progressif de l’IR.
Vous ne payez pas d’IS, mais vos cotisations sociales TNS (ou assimilé salarié si option IS et gérant rémunéré) restent calculées sur ce bénéfice, même sans distribution de salaire.
2. EURL à l’IS
La société est soumise à l’impôt sur les sociétés (15 % jusqu’à 42 500 € de bénéfice, puis 25 % au‑delà), et ne déduit pas l’impôt de son résultat pour le gérant.
Le gérant ne paie l’IR que sur la rémunération qu’il se verse et/ou sur les dividendes perçus (soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 %).
L’EURL à l’IS permet une meilleure maîtrise de l’impôt et de la trésorerie, notamment pour les activités à forte rentabilité ou nécessitant des investissements lourds.
Tableau récapitulatif de la fiscalité micro-entreprise vs EURL
Voici un tableau qui passe en revue chaque statut juridique :
Régime |
Auto‑entrepreneur |
EURL |
Impôt |
IR (prélèvement libératoire ou barème progressif) |
IR (bénéfice net) ou IS (impôt sur sociétés) |
TVA |
Franchise en base (selon seuils) |
TVA collectée/déductible selon CA |
Déduction des charges |
Non |
Oui |
Option prélèvement libératoire |
Oui |
Non |
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Quels sont les seuils de chiffre d'affaires à connaître ?
Voici les seuils de chiffre d’affaires à bien garder en tête, selon votre statut :
Auto‑entreprise : seuils à ne pas dépasser
- 77 700 € de CA maximum pour les prestations de services (BIC/BNC) ;
- 188 700 € de CA maximum pour la vente de marchandises.
En cas de dépassement de ces plafonds, vous sortez automatiquement du régime micro‑entreprise et basculez vers un régime réel d’imposition et de TVA .
EURL sous le régime micro‑entreprise
- Vous partagez les mêmes plafonds de 77 700 € et 188 700 € tant que vous restez en micro‑entreprise ;
- Au‑delà, votre EURL passe en régime réel et votre chiffre d’affaires n’est alors plus plafonné.
Comment choisir entre EURL et auto‑entreprise ?
Si vous prévoyez un CA faible, peu de frais, démarrage rapide et gestion ultra‑allégée, optez pour l’auto-entreprise. Et si vous tablez sur un CA important, des investissements (achat de stock, frais d’annonce légale), l’embauche et la déduction de charges d’exploitation, tout en protégeant votre patrimoine, sélectionnez l’EURL.
Pour vous aider à bien choisir
Tableau comparatif synthétique et différences entre les statuts : EURL ou Auto-entrepreneur
Critère |
Auto-entrepreneur |
EURL |
Formalités de création |
Très simples |
Plus complètes |
Comptabilité |
Ultra simplifiée |
Obligatoire |
Seuil de CA |
Oui (77k / 188k) |
Non |
Déduction des frais |
Non |
Oui |
TVA |
Franchise possible |
Obligatoire selon CA |
Protection sociale |
SSI (micro-social) |
SSI |
Patrimoine personnel |
Confusion possible |
Protégé |
Fiscalité |
IR (prélèvement libératoire ou barème) |
IR ou IS |
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Puis-je avoir une EURL et être auto-entrepreneur ?
Il n’est pas possible de cumuler le statut d’auto‑entrepreneur et celui de gérant associé unique d’une EURL pour la même activité ; il faut d’abord clôturer votre micro‑entreprise avant de devenir gérant‑associé unique d’une EURL s’exerçant dans la même activité.
Toutefois, le cumul reste possible si :
- Vous êtes associé unique non gérant de l’EURL, et auto‑entrepreneur pour une autre activité distincte ;
- Vous exercez deux activités bien séparées (BIC ou BNC, par exemple), chacune sous un statut différent.
Pourquoi le cumul est‑il interdit pour le gérant associé unique ?
Le gérant‑associé unique d’une EURL dépend du régime TNS (Travailleurs Non Salariés) pour sa protection sociale, tout comme l’auto‑entrepreneur pour la même activité ; cumuler ces deux affiliations sur un même objet social serait considéré comme une contournement des cotisations sociales (cotisation TNS ou micro‑social).
Conditions pour cumuler EURL et auto‑entrepreneuriat
Vos deux statuts ne doivent pas recouvrir la même nature d’activité. Par exemple, être auto‑entrepreneur en prestations de services et gérant d’une EURL de vente de marchandises. Vous pouvez être associé non gérant d’une EURL (statut assimilé salarié) tout en conservant votre micro‑entreprise.
Comment procéder en pratique ?
Vérifiez la liste d’activités des deux structures dans votre dossier INSEE. Puis, mettez à jour votre affiliation sociale : auto‑entrepreneur à la SSI ou gérant assimilé salarié à la CPAM.
Bon à savoiunr
Le choix entre EURL et auto‑entreprise dépend de votre projet : volume d’affaires, investissement, besoin de protection du patrimoine et de déduction des charges. Quel que soit votre profil, Swapn simplifie la création d’entreprise . Profitez d’un accompagnement sur mesure pour choisir le statut qui correspond le mieux à vos ambitions !
FAQ : choix entre EURL et auto‑entreprise
Peut‑on passer d’auto‑entrepreneur à EURL ?
Oui : il suffit de radier l’auto‑entreprise, puis créer l’EURL avec capital minimum de 1 €.
Peut‑on créer une EURL sans apport ?
Oui, le capital peut être fixé à 1 € dans les statuts.
L’EURL permet‑elle de faire appel à des investisseurs ?
Non, l’EURL est unipersonnelle ; pour intégrer plusieurs investisseurs, il faut évoluer vers une SARL ou une SAS.
Puis‑je cumuler auto‑entreprise et EURL ?
Non, un même entrepreneur ne peut être à la fois gérant associé unique d’une EURL et auto‑entrepreneur pour la même activité.
Sources & Références
Portail auto-entrepreneur : Cumuler auto-entrepreneur et gérant de société (SARL, EURL, SAS, SASU)
Service public : Micro-entrepreneur : peut-on cumuler plusieurs activités indépendantes ?
Rédigé par Grégoire Charroyer
Grégoire, avec une décennie d'expertise dans la création de société, il est incollable sur les sujets entrepreneuriaux. Son objectif ? Démystifier la création d'entreprise. Hors du travail, il se passionne pour le tennis, la course à pied et se plonge dans des romans policiers. Sa réalisation la plus folle ? Un service de Dog Sitting couplé à un traiteur à domicile pour chiens, alliant affaires et fantaisie.