Blog La création d'entreprise Toutes les aides à la création d'entreprise pour consultants

Toutes les aides à la création d'entreprise pour consultants

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Article mis à jour le 04/12/2025

Par Grégoire Charroyer

Grégoire Charroyer

Grégoire, avec une décennie d'expertise dans la création de société, il est incollable sur les sujets entrepreneuriaux. Son objectif ? Démystifier la création d'entreprise. Hors du travail, il se passionne pour le tennis, la course à pied et se plonge dans des romans policiers. Sa réalisation la plus folle ? Un service de Dog Sitting couplé à un traiteur à domicile pour chiens, alliant affaires et fantaisie.

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Résumé de l'article

  • L'ACRE offre une exonération totale des charges sociales la première année pour les revenus inférieurs à 35 325 €, idéale pour réduire les coûts au démarrage de votre activité de consultant.
  • Les dispositifs régionaux d'accompagnement (ex-NACRE) proposent un suivi en trois étapes : montage du projet, structuration financière et accompagnement post-création pour sécuriser votre lancement.
  • Les demandeurs d'emploi choisissent entre le maintien de l'ARE pour un revenu régulier ou l'ARCE qui verse 60 % des droits restants en capital pour financer les investissements initiaux.
  • Les prêts d'honneur à taux zéro génèrent un effet de levier bancaire (1 € prêté = 8 € de crédit obtenu) et renforcent la crédibilité de votre projet auprès des établissements financiers.
  • Des aides ciblées existent selon votre profil : Garantie ÉGALITÉ Femmes (jusqu'à 50 000 €), aide Agefiph de 3 000 € pour les personnes en situation de handicap, et statut JEI pour les consultants innovants.
  • Les zones géographiques prioritaires (ZRR et ZFU) permettent une exonération totale d'impôts pendant 5 ans puis dégressive sur 3 ans pour dynamiser l'entrepreneuriat local.

Des soutiens spécifiques pour certains profils de consultants

Certains profils de consultants peuvent bénéficier de dispositifs d'accompagnement renforcés pour faciliter leur lancement. Exonérations de charges, accompagnement personnalisé ou cadre sécurisé pour tester son activité : l’ACRE, le NACRE et le CAPE offrent des soutiens concrets pour débuter dans les meilleures conditions.

L'ACRE : allégez vos charges sociales la première année

L'ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d'une Entreprise) correspond à une exonération partielle des cotisations sociales durant les 12 premiers mois d'activité.

Une aide dégressive en fonction de vos revenus

Le niveau d’exonération varie en fonction du revenu annuel du bénéficiaire, calculé sur la base des revenus réellement déclarés.

  • Une exonération complète est accordée lorsque le revenu professionnel est inférieur à 75 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit en dessous de 35 325 € pour 2025.
  • Lorsque le revenu se situe entre 75 % et 100 % du PASS (entre 35 325 € et 47 100 €), l’exonération est partielle et diminue progressivement.
  • Au-delà de 47 100 €, c’est-à-dire lorsque le revenu atteint ou dépasse le PASS, aucune exonération n’est accordée.

Quelles sont les conditions pour obtenir l'ACRE ?

L'aide est ouverte aux créateurs d’entreprise, incluant les demandeurs d'emploi, les bénéficiaires de minimas sociaux ou les jeunes de moins de 26 ans.

Pour l’obtenir, il ne faut pas en avoir bénéficié dans les trois ans auparavant.

Quelles sont les démarches pour obtenir l'ACRE ?

L'aide est automatique pour les consultants en société (SASU, EURL). En microentreprise, une demande explicite est requise lors de la déclaration d'activité. Cette demande doit avoir lieu dans un délai de 45 jours après l’immatriculation de la micro-entreprise et doit être réalisée auprès de l’URSSAF.

Les dispositifs d'accompagnement à la création et à la reprise d'entreprise (ex-NACRE)

Le NACRE (Nouvel Accompagnement pour la Création ou la Reprise d'Entreprise) est un dispositif d'accompagnement destiné à sécuriser les projets entrepreneuriaux, notamment dans le secteur du conseil. Initialement piloté au niveau national, il est désormais géré par les régions qui proposent chacune leurs propres dispositifs spécifiques.
Par exemple, on retrouve le Pass Création en Bretagne et en Centre-Val de Loire, ou encore Be'Est Entreprendre dans le Grand Est. Même si les noms et modalités peuvent varier selon les territoires, l’accompagnement suit généralement une structure en trois étapes :

  1. Aide au montage du projet (business model, étude de marché, etc.)
  2. Soutien à la structuration financière, pour faciliter l’accès aux premiers financements
  3. Suivi post-création, pour accompagner les débuts de l’activité

Ce parcours permet aux consultants de bénéficier d’un accompagnement personnalisé, adapté à leur profil et à leur région.

Pour bénéficier de cet accompagnement, il est conseillé de se rapprocher des services dédiés à la création d’entreprise de votre conseil régional. Ainsi que des structures d’accompagnement locales telles que les Chambres de commerce et d’industrie (CCI), les BGE ou encore France Travail pour les demandeurs d’emploi qui sauront vous orienter et vous accompagner dans vos démarches.

Le CAPE : tester son projet de consulting en toute sécurité

Le CAPE (Contrat d'Appui au Projet d'Entreprise) sert à tester la viabilité d'une offre de conseil avant la création d'une structure juridique. Conclu avec une entreprise ou une association, ce contrat fournit un environnement légal, des ressources matérielles et un suivi tout en conservant le statut antérieur et les droits sociaux (allocations chômage). C'est une formule idéale pour valider un marché sans risque financier. La durée du CAPE est d'un an, renouvelable deux fois.

Bon à savoir : Pendant la durée du contrat, la facturation des clients s'effectue via la structure de suivi, ce qui simplifie la gestion administrative.

Comment financer le lancement de votre cabinet de conseil ?

Se lancer en tant que consultant ne nécessite généralement pas de gros investissements au départ. C’est une activité qui peut souvent débuter avec des moyens limités, surtout si vous travaillez à domicile. Néanmoins, un certain budget peut être utile pour bien démarrer : formalités de création, outils professionnels, communication, ou encore assurance. Voici un aperçu des principales options pour financer vos premiers pas en tant que consultant.

Les soutiens de France Travail pour les consultants : ARE ou ARCE ?

Le demandeur d'emploi choisit entre deux options pour utiliser ses droits au chômage comme levier de financement. Le choix dépend de la trésorerie requise au lancement.

Levier

Maintien de l'ARE

ARCE

Fonctionnement

Revenu mensuel régulier.

Versement de 60% des droits restants en deux fois.

Pertinence

Couverture des charges personnelles au démarrage.

Apport en capital pour investissements (matériel, logiciel).

Rémunération

Pour maintien total, non-rémunération requise

Rémunération possible

Prérequis

Inscription à France Travail

Déclaration mensuelle des revenus

Inscription à France Travail

Être éligible à l’ACRE

Bon à savoir : Depuis la réforme entrée en vigueur le 1er avril 2025, le versement de l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi) se fait désormais en deux temps : vous percevez automatiquement 60 % de la durée totale de vos droits, tandis que les 40 % restants dépendent d'une décision rendue par une commission.

Le mode de versement de l’ARE varie selon la structure juridique de votre entreprise :

  • En SASU, vous recevez 80 % de vos indemnités pour le mois en cours, les 20 % restants étant versés le mois suivant, à condition de fournir un procès-verbal de non rémunération. Ce document peut être établi par votre expert-comptable.
  • En EURL, en l’absence de fiche de paie, 70 % de vos allocations sont versées chaque mois. Le solde de 30 % est débloqué à la clôture de l’exercice comptable, sous réserve que celui-ci atteste l’absence de rémunération.
Bon à savoir : Si vous souhaitez vous verser des dividendes, vous devez attendre la fin de vos ARE autrement, vous perdrez les mensualités restantes.

Les prêts d'honneur et micro-crédits pour augmenter votre apport

Des organismes proposent des financements qui renforcent les fonds propres et facilitent l'accès à un prêt bancaire conséquent.

  • Prêts d'honneur : Prêts personnels à taux zéro, sans garantie, accordés par des réseaux comme Initiative France ou Réseau Entreprendre. Cela permet de rendre votre projet plus crédible auprès des banques. 
  • Micro crédit de l’ADIE : cette solution vise les consultants n’ayant pas accès à un crédit bancaire classique, cela finance les premiers équipements à hauteur de 12000€ maximum.
  • Garanties de France Active : c’est un organisme qui se porte garant pour une partie d’un prêt bancaire, cela peut rassurer les banques et donc faciliter l’obtention d’un emprunt professionnel.
Bon à savoir : L'obtention d'un prêt d'honneur a un effet de levier : 1€ de prêt d'honneur génère en moyenne 8€ de prêt bancaire.

Des dispositifs d’accompagnement adaptés aux profils spécifiques de consultants

Des mécanismes ciblés peuvent apporter un soutien financier ou fiscal selon le profil personnel ou la nature du projet du consultant. Cela permet de renforcer les chances de succès.

Pour les consultantes : la Garantie ÉGALITÉ Femmes

La Garantie ÉGALITÉ Femmes, du réseau France Active, est un mécanisme conçu pour faciliter l'accès au crédit bancaire aux femmes qui créent ou reprennent une entreprise. L'organisme se porte garant de l'emprunt jusqu'à 80 % (dans la limite de 50 000 €). Cette garantie est un signal de confiance qui lève un obstacle auprès des établissements financiers et sécurise le financement des premiers investissements.

Bon à savoir : Cette garantie est accessible à toutes les femmes entrepreneures, sans distinction de statut ou de secteur d'activité.

Pour les consultants en situation de handicap : le soutien de l'Agefiph

L'Agefiph (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées) propose une aide financière et un suivi aux consultants en situation de handicap. Cette aide consiste en une dotation forfaitaire de 3 000 €, pour financer le début d’activité. L'Agefiph va plus loin qu’une simple aide financière, cet organisme met à disposition des spécialistes qui vous accompagnent et valident la viabilité économique du projet de conseil.

Bon à savoir : l’aide de cet organisme peut être cumulée avec d’autres accompagnements et aide à la création de société. Par ailleurs, le projet doit prévoir un investissement minimal de 7 500 € minimum avec un apport personnel minimum de 1200 €.

Pour les consultants en innovation : le statut JEI et le CIR

La recherche et le développement des process font partie intégrante du rôle des consultants et cela donne accès à des avantages fiscaux significatifs.

  • Statut Jeune Entreprise Innovante : le JEI est accessible aux entreprises de moins de huit ans qui consacrent minimum 15% de leurs charges à la recherche et développement de leur conseil et processus. Cela permet l’accès à une exonération de charges sociales et d’impôts.
  • Crédit d'Impôt Recherche (CIR) : cette aide vous permet de déduire vos dépenses R&D de vos impôts. Pour un consultant, cela concerne le temps alloué à la création de méthodologies ou d'outils propriétaires.
Bon à savoir : Le CIR est remboursable immédiatement pour les nouvelles entreprises (au lieu d'être imputé sur l'impôt futur), ce qui constitue un apport en trésorerie.

Les aides sur critères géographiques

Les ZRR (Zones de Revitalisation Rurale) : Les ZRR sont des zones rurales identifiées par l’État comme économiquement fragiles. Pour y encourager l’entrepreneuriat, les entreprises peuvent bénéficier :

  • D’une exonération totale d’impôt sur les sociétés pendant 5 ans,
  • Puis d’une exonération dégressive sur 3 ans (75 %, 50 %, 25 %). Des exonérations de cotisations sociales peuvent également s’appliquer.

L’objectif : attirer de nouveaux entrepreneurs et soutenir l’activité locale. L’éligibilité dépend de plusieurs critères, pas seulement de la localisation.

Les ZFU (Zones Franches Urbaines) : Les ZFU concernent des quartiers urbains prioritaires. Les entreprises qui s’y implantent peuvent bénéficier :

  • D’une exonération totale d’IS pendant 5 ans,
  • Puis d’une réduction de 60 %, 40 % et 20 % sur les 3 années suivantes.

Ces aides, soumises à conditions (activité effective dans la zone, embauche locale, etc.), visent à relancer l’économie locale et favoriser l’emploi.

L’accompagnement à la création par un expert

Choisir le bon statut juridique, c’est une des premières décisions importantes quand on se lance. Auto-entreprise, SASU, EURL, chaque statut a ses avantages, ses contraintes, et surtout un impact direct sur vos charges, votre fiscalité et la façon dont vous allez pouvoir développer votre activité. Faire le mauvais choix peut vite devenir un vrai casse-tête et coûter cher si vous devez changer de structure en cours de route.

C’est pour ça qu’il ne faut pas rester seul face à ce type de décision. Se faire accompagner dès le départ permet d’y voir plus clair, d’anticiper les bonnes ainsi que les mauvaises surprises et de faire un choix aligné avec votre projet, vos objectifs et votre situation personnelle.

Aujourd’hui, plusieurs acteurs proposent des accompagnements pour vous aider à créer votre entreprise dans les meilleures conditions : chambres de commerce, réseaux d’accompagnement, incubateurs, plateformes spécialisées. Ces dispositifs sont plus ou moins coûteux et accessibles.

Swapn propose un accompagnement complet, premium et entièrement gratuit, conçu spécialement pour les consultants. En prenant rendez-vous avec un conseiller, vous bénéficiez d’un échange personnalisé pour analyser votre projet, choisir le statut juridique le plus adapté et être guidé dans toutes les démarches de création.

FAQ sur les aides à la création d'entrprise pour consultants

Le cumul des soutiens est-il possible pour un consultant ?

En effet, le cumul est fortement conseillé afin d’optimiser le lancement de votre projet. Un consultant peut avoir accès à l’ACRE pour réduire ses charges sociales, à l’ARCE en guise de capital de départ et pour finir, il peut contracter un prêt sur l’honneur dans le but de renforcer la crédibilité de son plan de financement. Il convient de vérifier les prérequis de chaque mécanisme, car certains ne sont pas cumulables. Par exemple, le cumul ARE/ARCE n’est pas possible.

Quels soutiens spécifiques pour un consultant en micro-entreprise ?

Le consultant en micro-entreprise est éligible aux soutiens généraux. Il demande l'ACRE (via un formulaire spécifique), opte pour le maintien de l'ARE (attention pas forcément compatible, car le chiffre d’affaires va impacter l’allocation perçue) ou le versement de l'ARCE, et signe un CAPE pour tester son projet. L'atout principal de ce statut est son régime fiscal et social simplifié qui facilite le démarrage.

Comment s'informer sur les soutiens régionaux ?

Pour connaître les mécanismes locaux, il est efficace de se tourner vers les interlocuteurs du territoire. Un rendez-vous avec un conseiller de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) ou de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA) est une bonne démarche. La consultation du site du conseil régional et de la base de données nationale aides-entreprises.fr, qui recense les soutiens publics, est aussi une option.

Sources et références

Info.gouv.fr : Les dispositifs d'aide à connaître

Service-public.gouv.fr : Contrat d'appui au projet d'entreprise (Cape)