Sommaire
Résumé de l'article
- Pour ouvrir un restaurant, il faut choisir un concept différenciant et réaliser une étude de marché.
- Vous devez aussi réaliser un business plan solide pour convaincre les banques et prévoir votre budget d’ouverture.
- Le secteur de la restauration est soumis à une réglementation stricte : hygiène alimentaire, permis d'exploitation (pour la vente d'alcool), normes ERP, affichages obligatoires, etc.
- Vous devez choisir un statut juridique adapté, comme la SAS ou la SARL. Le régime de la micro-entreprise est déconseillé en restauration.
- Vous pouvez bénéficier d’aides financières : ACRE, ARCE, prêts d’honneur, subventions locales et accompagnement spécialisé.
- Un conseiller Swapn peut vous accompagner gratuitement dans la rédaction de vos statuts et vos démarches de création d'entreprise.
Podcast sur la création d'un restaurant
Quelles sont les étapes pour ouvrir un restaurant ?

Étape 1 : définir le concept de son restaurant
Le concept constitue l’âme de votre restaurant. Il définit le type de cuisine, l’ambiance, la clientèle ciblée, le positionnement tarifaire et l’identité visuelle. Trouver votre concept va faciliter toutes vos décisions futures : choix du lieu, création de la carte, décoration, communication et stratégie marketing.
Pour trouver la bonne idée, il est vivement recommandé de réaliser une étude de marché. Vous devrez alors :
- analyser la concurrence : identifier les restaurants existants, leurs offres, prix, points forts et faiblesses ;
- comprendre la demande locale : quelles cuisines et expériences manquent dans votre zone ? Quels segments de clientèle sont sous-desservis ? ;
- évaluer la faisabilité économique : estimer le chiffre d’affaires potentiel, les marges et la rentabilité ;
- identifier les tendances : spécialités culinaires en vogue, modes de consommation (livraison, plats à emporter, menus végétariens ou bio), attentes des clients en matière de confort et de service.
Pour mener cette étude, vous pouvez combiner des observations sur le terrain (visites, questionnaires) et des données publiques (INSEE, chambres de commerce, études sectorielles).
Bon à savoir : Vous pouvez aussi faire le choix de rejoindre un réseau de franchise, auquel cas vous n’aurez pas à créer votre concept. Opter pour la franchise vous permet de bénéficier de la notoriété d’une marque et d’un accompagnement (formation, marketing, approvisionnement).
Attention, les coûts initiaux et les redevances peuvent être élevés. Vous devrez également respecter le concept et les règles du franchiseur.
Étape 2 : faire un business plan
Le business plan est un document qui présente votre projet de restaurant, prouve sa viabilité et détaille votre stratégie de développement. Vous devrez forcément en réaliser un si vous souhaitez convaincre les banques et des partenaires financiers.
Dans votre business plan, vous devez :
- définir vos objectifs et votre stratégie, en précisant les points différenciants de votre concept ;
- décrire vos produits et services : type de cuisine, spécialités, services proposés (sur place, à emporter, livraison) ;
- présenter votre stratégie commerciale et marketing (plan de communication, canaux de vente, fournisseurs, etc.) ;
- élaborer un plan financier complet, avec notamment un compte de résultat prévisionnel, un plan de trésorerie et un plan de financement sur 3 ans.
Étape 3 : déterminer un budget d’ouverture
Suite à la rédaction de votre business plan, vous aurez une idée précise du budget nécessaire à l’ouverture de votre restaurant.
Attention, vous devez estimer tous les coûts liés au démarrage de votre activité. Commencez par établir une fourchette réaliste selon le type de projet : reprise d’un restaurant existant, local vide, food truck ou dark kitchen (cuisine dédiée uniquement à la préparation de plats à emporter ou en livraison, sans salle ni service sur place).
Votre budget doit intégrer vos principaux postes de dépense :
- travaux et mise aux normes ;
- matériel et équipement de cuisine ;
- droit au bail ;
- stock initial de matières premières ;
- trésorerie pour couvrir les premières semaines d’activité.
Voici des fourchettes indicatives de budget à prévoir selon le type de restaurant :
|
Type de restaurant |
Budget total estimatif |
|
Restaurant traditionnel / familial |
50 000 – 150 000 € |
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Restaurant gastronomique / haut de gamme |
100 000 – 300 000 € |
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Brasserie / bistrot |
60 000 – 180 000 € |
|
Food truck / restauration mobile |
24 000 – 65 000 € |
Bon à savoir : Vous devez aussi définir des indicateurs clés pour suivre la performance de votre restaurant : seuil de rentabilité, coût des denrées (25-35 %), masse salariale en pourcentage du chiffre d’affaires et besoin en fonds de roulement. Celui-ci doit couvrir au moins 6 mois de charges fixes.
Étape 4 : trouver le secteur et le local idéal
L’emplacement géographique et le choix du local sont des éléments déterminants pour le succès de votre restaurant. Il s’agit d’un investissement stratégique qui influence la fréquentation, la visibilité et la rentabilité de votre affaire.
Pour choisir un bon emplacement, il faut étudier :
- l'environnement commercial : proximité d’autres commerces générant du flux client ;
- l’accessibilité au local : places de parking, transports en commun, rues piétonnes ;
- sa visibilité : vitrine bien dégagée et visible depuis le trottoir, absence d’obstacles.
Une fois le local choisi, vous devrez très certainement prévoir des travaux d’aménagement et peut-être des adaptations aux normes ERP et PMR. N’oubliez pas de vérifier que tous les diagnostics obligatoires ont été réalisés (électricité, gaz, assainissement, sécurité incendie, extraction des fumées, conduits et gaines, etc.).
Bon à savoir : Ces travaux doivent être chiffrés et intégrés dans votre business plan.
Si vous louez ce local, vous devrez signer un bail commercial. Avant de vous engager, il faudra vérifier les points suivants :
- L’existence d’un pas-de-porte : il s’agit d’un paiement initial versé au propriétaire, souvent demandé lors de la signature du bail. Vous pouvez en négocier le montant ;
- Les charges : elles doivent être clairement définies dans le bail ;
- L’indexation du loyer : le propriétaire peut exiger une révision automatique du loyer en fonction d’un indice légal (souvent l’ILC ou l’ICC). Cela peut entraîner une augmentation chaque année ou tous les trois ans ;
- La durée du bail et les clauses légales : un bail commercial dure généralement 3, 6 ou 9 ans (appelé bail 3-6-9). Vérifiez vos droits et obligations, les conditions de résiliation anticipée, le renouvellement possible, etc. ;
- La destination des locaux : assurez-vous que le local est autorisé pour l’exploitation d’un restaurant et qu’aucune restriction ne limite votre activité ;
- La possibilité de céder ou transférer le bail/fonds de commerce : vérifiez que vous pourrez vendre ou transmettre votre affaire sans obstacle juridique.
Étape 5 : choisir le statut juridique pour son restaurant
Vous avez deux options : créer une société ou une entreprise individuelle (au régime réel ou au régime de la micro-entreprise).
La majorité des restaurateurs optent pour la création d’une société (SAS, SARL, SASU, EURL). Il s’agit d’une structure solide et évolutive :
- Vous pouvez vous associer dès la création ou par la suite ;
- Vous bénéficiez d’une meilleure crédibilité auprès des banques ;
- Votre responsabilité est limitée au montant de vos apports au capital social ;
- Selon la forme juridique, vous pouvez choisir entre l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IR) pour l’imposition de vos bénéfices.
Bon à savoir : La forme juridique la plus répandue pour les restaurants est la SARL/EURL. Toutefois, il est important de bien comparer les statuts avant de prendre une décision.
L’entreprise individuelle (EI) est une structure simple et peu coûteuse à créer. Les obligations comptables sont limitées. Vous n’engagez que votre patrimoine professionnel. En revanche, vous exercez en votre nom propre. Vous ne pouvez pas vous associer et les banques sont souvent plus prudentes qu’avec une société.
La micro-entreprise (ou auto-entreprise) est une EI avec un régime fiscal et social simplifié. Elle séduit un nombre croissant d’entrepreneurs, mais n’est pas conseillée pour ouvrir un restaurant :
- Votre chiffre d’affaires (CA) annuel est limité à 188 700 € HT ;
- Vous ne pouvez pas déduire vos charges (loyer, matières premières, équipements, salaires de vos employés) ;
- Vous exercez en votre nom propre ;
- Sous certains seuils de CA, vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats professionnels.
Vous avez du mal à choisir ? N'hésitez pas à tester notre simulateur de statut juridique pour vous aider dans votre choix.
Bon à savoir : Chez Swapn, nos conseillers vous accompagnent gratuitement dans le choix de la meilleure structure juridique pour votre projet.
Étape 6 : réaliser les démarches de création
Vous devez ensuite créer votre structure juridique. Si vous choisissez d’ouvrir une société, vous devez :
- rédiger ses statuts ;
- constituer et déposer son capital social ;
- publier un avis de constitution dans un support d’annonces légales ;
- immatriculer votre entreprise en ligne sur le guichet unique de l’Inpi.
Une fois votre dossier validé par le greffe du tribunal de commerce, votre entreprise sera immatriculée au registre national des entreprises (RNE) et au registre du commerce et des sociétés (RCS)
Vous recevrez alors un numéro unique d'identification (SIREN), un SIRET et un extrait KBIS.
Un conseiller Swapn peut vous accompagner gratuitement dans ces démarches. Vous recevrez vos statuts sous 24 h et nous nous occuperons de toutes les formalités de création.
Étape 7 : souscrire des assurances professionnelles
Les restaurateurs ont l’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Elle vous protège vous et vos clients, en cas d’accidents matériels (stocks de marchandises, informatique, etc.), immatériels (perte d'exploitation) et corporels (accident, décès).
Il est recommandé aussi de souscrire :
- une assurance multirisque professionnelle, qui couvre les locaux, le matériel et le stock contre les dommages (incendie, dégât des eaux, vol, vandalisme) ;
- une assurance PNO (Propriétaire Non Occupant) si vous êtes propriétaire du local, pour protéger votre bien en cas de sinistre ;
- une assurance perte d’exploitation, pour compenser le manque à gagner si votre activité doit temporairement fermer ;
- une assurance complémentaire pour les véhicules professionnels si vous effectuez des livraisons ou déplacements liés à votre activité.
Étape 8 : ouvrir son restaurant et le faire connaître
La réussite d'une entreprise de restauration repose sur une stratégie marketing robuste :
- Créez un site web pour votre restaurant et a minima une fiche Google Business Profile : remplissez tous les champs (adresse, horaires, catégories, photos) ;
- Intégrez directement la réservation, la commande en ligne ou le click & collect sur votre fiche Google ou votre site ;
- Travaillez votre référencement local (SEO) : utilisez des mots-clés liés à votre cuisine et votre commune ;
- Animez vos réseaux sociaux avec du contenu engageant : coulisses, plats, avis clients, stories, vidéos courtes ;
- Collectez et gérez les avis clients activement : remerciez, répondez aux critiques, incitez les clients satisfaits à laisser une note ;
- Créez des partenariats locaux et événements : un restaurant bien intégré dans son quartier gagne en visibilité ;
- Proposez une offre d’inauguration, des promotions ponctuelles ou des programmes de fidélité.
Quelle est la réglementation pour ouvrir un restaurant ?
Hygiène alimentaire et sécurité sanitaire
Vous devez respecter des règles d’hygiène concernant la préparation, la conservation et le service des aliments.
Au moins une personne de votre équipe doit avoir suivi la formation HACCP. Celle-ci dure 14 heures. Elle aborde les bonnes pratiques en restauration, la chaîne du froid, la prévention des contaminations et les contrôles internes.
Vous devez également établir un Plan de Maîtrise Sanitaire (PMS) détaillant vos procédures : nettoyage, désinfection, gestion des déchets, contrôle des températures et traçabilité des produits. Vous pouvez vous appuyer sur le Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène (GBPH) de la restauration pour mettre vos procédures à jour.
En cas d’inspection, la DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) vérifie que vous êtes en conformité avec les règles en vigueur.
Bon à savoir : Les titulaires de certains diplômes du secteur de la restauration sont dispensés de la formation HACCP. Cela concerne notamment les professionnels ayant obtenu un CAP Cuisine, un BEP Cuisine ou un BEP Restauration.
Le permis d'exploitation et la licence pour la vente d’alcool
Si vous vendez de l’alcool dans votre restaurant, vous devez obtenir :
- un permis d’exploitation : obligatoire pour toute vente d’alcool. Il faut suivre une formation de 20 heures (2,5 jours). Celle-ci présente la réglementation sur la consommation d’alcool, la prévention de l’ivresse publique et la responsabilité du gérant. Cette formation coûte entre 200 et 500 €. Le permis est valable 10 ans ;
- un Permis de Vente de Boissons Alcooliques la Nuit (PVBAN) : nécessaire pour vendre de l’alcool entre 22 h et 8 h. La formation dure une journée (7–8 h) pour environ 240 €.
Une fois votre permis obtenu, il faut ensuite :
- Demander la licence adaptée au type d’alcool que vous souhaitez vendre (licence restaurant, petite licence restaurant, licence III ou IV, licence à emporter, etc.).
- Remplir le formulaire Cerfa n°11542*03 pour la déclaration préalable d’ouverture, de mutation ou de translation de votre restaurant ou débit de boissons. Ce formulaire est à transmettre à votre mairie ou à la préfecture (à Paris).
- Fournir les pièces justificatives : pièce d’identité, permis d’exploitation valide, extrait Kbis ou attestation d’immatriculation, éventuellement certificat PVBAN si applicable.
Vous recevrez un récépissé de déclaration, qui fait office d’autorisation d’exploitation.
Vous devrez exposer votre licence dans votre établissement, de manière visible du public.
Bon à savoir : Vous trouverez la liste officielle des organismes de formation sur le site du ministère de l’Intérieur ou auprès de votre Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI).
Normes de sécurité et accessibilité (ERP)
Un restaurant appartient à la catégorie des établissements recevant du public (ERP). À ce titre, il doit respecter :
- les normes de sécurité incendie : extincteurs, issues de secours, éclairage de sécurité, plan d’évacuation ;
- la visite de la commission de sécurité avant ouverture ;
- la mise en conformité électrique et l’entretien des installations de gaz ;
- les dispositifs d’accessibilité PMR, permettant aux personnes handicapées de circuler de manière autonome.
Si vous devez faire des travaux, vous devez demander une autorisation préalable en mairie. L’ouverture de votre restaurant ne peut intervenir qu’après validation de votre dossier.
Affichages obligatoires pour informer les clients
Vous devez obligatoirement afficher :
- les prix, à l’intérieur et à l’extérieur de votre restaurant ;
- la mention du service compris ou non ;
- les moyens de paiement acceptés (chèques, titres-restaurant, cartes) ;
- la dénomination et l’origine des viandes bovines ;
- la liste des allergènes présents dans les plats ;
- la mention « fait maison » si applicable ;
- les interdictions légales : vente d’alcool aux mineurs, interdiction de fumer ;
- la licence détenue par l’établissement.
Terrasse, enseignes et signalétique
Si vous souhaitez installer une terrasse sur le domaine public, vous devez demander une Autorisation d’Occupation Temporaire (AOT) auprès de la mairie. Celle-ci est nominative et non transférable en cas de cession du fonds de commerce. Elle donne lieu au paiement d’une redevance, dont le montant varie selon la surface de la terrasse, sa durée d’occupation et la durée d’occupation. Cette redevance est fixée par la commune et peut fortement varier d’une ville à l’autre. Elle est généralement facturée chaque année.
Si vous voulez installer une enseigne ou un panneau directionnel pour votre restaurant, vous devez aussi demander une autorisation municipale. Concernant les enseignes lumineuses, celles-ci doivent respecter la réglementation sur l’éclairage nocturne, notamment les horaires d’extinction et l’intensité lumineuse.
Musique et animations
Si vous diffusez de la musique (radio, playlists, concerts, soirées), vous devez demander une autorisation à la SACEM. Vous devrez aussi verser une redevance annuelle, calculée selon :
- la surface de l’établissement ;
- la fréquence de diffusion ;
- la nature de la musique (ambiance ou animation).
Bon à savoir : La réglementation concernant les événements musicaux avec des musiciens ou des DJ est stricte. Le bruit ne doit pas dépasser 5 décibels le jour (7 h à 22 h) et 3 décibels la nuit (22 h à 7 h).
Fixation des horaires d'ouverture du restaurant
Les restaurants fixent librement leurs horaires d’ouverture, sauf dispositions contraires de la mairie ou de la préfecture. En revanche, la vente d’alcool entre 22 h et 8 h du matin est soumise à des règles précises, variables selon les communes.
Il faut donc vous renseigner auprès de votre mairie. Vous devrez demander une dérogation si vous souhaitez vendre de l’alcool au-delà des horaires autorisés.
Quelle licence faut-il pour ouvrir un restaurant ?
Dans le cadre de la restauration, si l’alcool accompagne les repas, vous pouvez opter pour :
- une petite licence restaurant, qui autorise la vente de boissons fermentées non distillées (vin, bière, cidre, poiré, hydromel) ;
- une licence restaurant, qui permet de proposer toutes les boissons alcoolisées, y compris les spiritueux (whisky, rhum, vodka, etc.).
En revanche, si la vente d’alcool a lieu également en dehors des repas (bar-restaurant), il faut une licence III ou IV.
Pour la vente d’alcool à emporter, l’établissement doit posséder la licence correspondante :
- soit de la petite licence à emporter, pour le cidre, le vin et la bière ;
- soit de la licence à emporter, pour les alcools de plus de 18°.
|
Licence |
Quand ? |
Alcool hors repas |
|
Petite licence restaurant |
Boissons fermentées ≤18° accompagnant les repas |
Non |
|
Licence restaurant |
Tous types d’alcool accompagnant les repas |
Non |
|
Licence III (licence restreinte) |
Boissons fermentées ≤18° (vin, bière, cidre, vins doux, porto, crème de cassis) |
Oui |
|
Licence IV (grande licence / plein exercice) |
Alcools >18° (whisky, vodka, rhum, gin, liqueurs) |
Oui |
|
Petite licence à emporter |
Boissons fermentées ≤18° vendues exclusivement à emporter |
Oui |
|
Licence à emporter |
Alcools >18° vendus exclusivement à emporter |
Oui |
Bon à savoir : Si votre restaurant propose de la vente d'alcool à emporter, vous devez mettre des éthylotest en vente pour vos clients.
Quelles sont les aides financières pour ouvrir un restaurant ?
Il existe plusieurs aides à la création d’entreprise :
- L’Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise (ACRE) : exonération totale ou partielle des cotisations sociales pendant la première année.
- L’Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) : versement d’un capital équivalent à une partie de vos droits chômage restants, sous conditions ;
- Les prêts d’honneur (réseaux comme Réseau Entreprendre, Initiative France) : prêts à taux zéro, sans garantie, qui renforcent vos fonds propres et facilitent l’accès au crédit bancaire ;
- Les garanties bancaires (via Bpifrance notamment) : elles permettent de couvrir partiellement un prêt bancaire pour faciliter l’accès aux financements, même avec un faible apport ;
- Les aides régionales ou municipales : subventions, exonérations ou accompagnements selon la zone géographique, la revitalisation locale, ou le type de projet.
Vous pouvez aussi solliciter des aides sectorielles / locales dédiées aux restaurateurs :
- Le dispositif « Aide aux investissements pour les restaurateurs » dans le département de l’Orne : subvention de 20 % des dépenses HT éligibles, plafond de 18 000 € par projet ;
- Le dispositif pour l’hôtellerie / restauration familiale et indépendante (uniquement dans certains départements) : pour un investissement d’équipements/matériels seul minimum 20 000 € HT, ou immobilier + matériel 70 000 € HT. les-aides.fr
- Le FISAC (Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce) / « Opération Rurale Collective » : aide à la modernisation des petits commerces et restaurants en zone rurale ou redynamisation.
Bon à savoir : Si vous envisagez d’ouvrir un restaurant sans apport personnel, vous pouvez combiner plusieurs solutions pour financer votre projet : apporter du matériel ou des services (apports en nature ou en industrie), recourir au crowdfunding, solliciter un prêt d’honneur auprès de réseaux comme Réseau Entreprendre ou Initiative France et bénéficier d’une garantie bancaire via Bpifrance.
Quelle est la TVA et la fiscalité en restauration ?
En restauration, la TVA dépend de la nature de la prestation :
- Les produits consommés immédiatement, sur place ou à emporter (plats cuisinés, sandwichs frais, salades préparées, café, brunch, etc.), sont soumis au taux intermédiaire de 10 %.
- Les produits alimentaires conservables à emporter (viennoiseries emballées, boissons en bouteilles, pâtisseries emballées) bénéficient du taux réduit de 5,5 %.
- Les boissons alcoolisées, quelle que soit la consommation (sur place ou à emporter), sont soumises au taux normal de 20 %.
Vous serez aussi redevable de :
- la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) ;
- la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), selon votre chiffre d’affaires ;
- la Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) si vous employez un ou plusieurs salariés ;
- la Taxe Locale sur la Publicité Extérieure (TLPE) si vous disposez d’enseignes visibles depuis l’espace public.
Reprendre un restaurant ou le créer : comment choisir ?
Les critères de choix
Créer un restaurant permet de concevoir un concept entièrement original : cuisine, ambiance, décoration et identité de marque sont définies par vos choix. Vous bénéficiez d’une totale liberté, mais vous assumez un risque plus élevé, un investissement initial souvent plus important et un temps de lancement plus long pour attirer une clientèle fidèle.
Reprendre un restaurant déjà en activité présente l’avantage d’une clientèle existante et d’une structure opérationnelle (cuisine équipée, personnel en place, fournisseurs établis). Le financement peut être plus simple, mais vous devrez parfois adapter votre projet à l’existant et assumer les éventuels problèmes hérités, comme dune mauvaise réputation.
Comment reprendre un fonds de commerce ?
Si vous reprenez un restaurant existant, vous devrez acquérir le fonds de commerce. Il s’agit donc d'acheter l’ensemble des éléments nécessaires à son exploitation. Le fonds de commerce comprend généralement : la clientèle, l’achalandage, le matériel, les stocks, les licences (permis d’exploitation, licence de boissons) et parfois le droit au bail.
Pour cela, il faut :
- Identifier le restaurant à reprendre : cibler un établissement dont l’emplacement, le concept et la clientèle correspondent à votre projet ;
- Vérifier les éléments du fonds : état du matériel, licences, contrats en cours, inventaire, bilans financiers des 3 dernières années ;
- Négocier le prix : il tient compte de la valeur des actifs, de la clientèle et de l’éventuel droit au bail ;
- Signer un compromis de vente : formalise l’accord et permet souvent de prévoir des conditions suspensives (obtention de prêt, validation des bilans, autorisations) ;
- Réaliser les formalités administratives obligatoires : publier la vente dans un journal d’annonces légales, obtenir l’accord du bailleur si le local est loué, déclarer la cession auprès du greffe et, le cas échéant, auprès de la mairie ou de la préfecture pour les licences ;
- Transférer le personnel et les contrats : respecter les obligations liées au personnel (reprise des contrats de travail) et informer les fournisseurs.
Les questions courantes sur l'ouverture d'un restaurant
Faut-il un diplôme pour ouvrir un restaurant ?
Non. En revanche, au moins une personne de votre équipe doit avoir suivi une formation HACCP.
Quelle est la marge moyenne d’un restaurant ? Comment être rentable ?
La marge bénéficiaire moyenne se situe autour de 10 à 15 %, selon le type de restaurant, la localisation et la gestion des coûts.
Comment ouvrir un restaurant avec un petit budget ?
Vous pouvez solliciter des aides comme l’ACRE, l’ARCE, les prêts d’honneur, les garanties Bpifrance ou les dispositifs régionaux. Vous pouvez aussi démarrer avec un food truck. Si vous avez un local, n’hésitez pas à négocier le droit au bail, le dépôt de garantie ou à opter pour du matériel d’occasion.
Quelles licences faut-il pour ouvrir un restaurant ?
Pour vendre de l’alcool (vins, bières, cidres) pendant les repas uniquement, une petite licence restaurant suffit . Pour servir toutes les boissons alcoolisées (spiritueux inclus), il faut une licence restaurant complète. Pour la vente en dehors des repas (bar-restaurant ou service au comptoir), il faut une licence III pour les boissons jusqu’à 18° ou une licence IV pour les alcools forts.
Quelles formations sont obligatoires et à quel coût ?
Le permis d’exploitation est obligatoire pour obtenir une licence de débit de boissons. La formation coûte entre 200 et 500 €. La formation HACCP coûte entre 200 et 400 €. Si vous vendez de l’alcool entre 22 h et 8 h, vous devez avoir le Permis de vente de boissons alcooliques la nuit (PVBAN). Son coût est d’environ 240 €.
Quel budget faut-il pour ouvrir un restaurant ?
Comptez entre 80 000 et 200 000 € pour une reprise, 100 000 à 250 000 € pour un local vide, et 50 000 à 100 000 € pour un food truck. Ces montants couvrent les travaux, le matériel, le droit au bail, le stock initial et la trésorerie de départ.
Quels sont les taux de TVA en restauration ?
La TVA en restauration varie selon le type de consommation : 10 % pour les repas servis sur place, 5,5 % pour les produits alimentaires à emporter non préparés et 20 % pour toutes les boissons alcoolisées, quel que soit le mode de vente.
Quels sont les affichages obligatoires ?
Les restaurateurs doivent afficher les prix TTC à l’intérieur et à l’extérieur du restaurant, la liste complète des allergènes présents dans les plats, l’origine des viandes (bovine, porcine, ovine et de volaille), la licence de débit de boissons, ainsi que le permis d’exploitation. S’ajoutent l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs et l’interdiction de fumer/vapoter.
Comment faire la déclaration préalable d’ouverture ?
Vous devez déposer une déclaration préalable d’ouverture (formulaire Cerfa n°11542*04) en mairie (ou à la préfecture à Paris) au moins 15 jours avant l’ouverture de votre établissement. Vous recevrez un récépissé qui autorise l’exploitation de votre restaurant.
Faut-il une extraction pour un restaurant ?
Vous devez installer une extraction conforme pour évacuer les fumées et les odeurs de cuisson. Si cela n’est pas possible, vous pouvez envisager un système de filtration (à charbon actif, par exemple), à condition d’assurer un entretien régulier et d’obtenir l’accord de la mairie et de la copropriété.
Quelles assurances sont indispensables ?
Vous devez souscrire une responsabilité civile professionnelle. Il est recommandé aussi de prendre une multirisque et une protection contre la perte d’exploitation.
Quel est le délai moyen entre la signature du bail et l'ouverture du restaurant ?
Il faut généralement compter entre 3 et 6 mois. Ce délai inclut la négociation du bail, les travaux, l’obtention des licences / permis et les formalités administratives de création.
Sources & références
Entreprendre.Service-Public.fr - Ouvrir un restaurant
Légifrance - Articles L3331-1 à L3336-8 du Code de la santé publique
Rédigé par Grégoire Charroyer
Grégoire, avec une décennie d'expertise dans la création de société, il est incollable sur les sujets entrepreneuriaux. Son objectif ? Démystifier la création d'entreprise. Hors du travail, il se passionne pour le tennis, la course à pied et se plonge dans des romans policiers. Sa réalisation la plus folle ? Un service de Dog Sitting couplé à un traiteur à domicile pour chiens, alliant affaires et fantaisie.
